Les vertueuses formules d’Angèle Duminy
L’Amiénoise Angèle Duminy a quitté l’Education nationale pour se consacrer aux plantes et à leurs vertus. Sa microentreprise Macérâts et Tralala développe des produits cosmétiques élaborés avec des matières premières issues de l’agriculture biologique locale.
14.03.2023
C’est en cultivant son jardin que l’idée a germé dans l’esprit d’Angèle Duminy. « Je faisais pousser beaucoup de plantes médicinales et j’ai commencé à les faire macérer dans des huiles. Un procédé qui permet d’en recueillir les principes actifs… D’où le nom de mon entreprise, Macérâts et Tralala. » Après trois années à jongler entre ateliers de fabrication de cosmétiques et son métier d’enseignante, cette Amiénoise originaire de la côte picarde a suivi le programme Starter – l’incubateur La Machinerie – pour créer sa microentreprise. Et définitivement troqué ses cahiers de professeure de lettres et d’histoire-géographie contre des verres gradués, des flacons et une balance de laboratoire. Dans son atelier de la rue Saint-Maurice investi fin 2022, elle développe désormais en solitaire sa gamme de cosmétiques pour la peau ou les cheveux, élaborée avec des plantes et des huiles issues de l’agriculture bio et locale : « On parle beaucoup de cosmétiques naturelles mais pour moi il n’y a aucun sens à utiliser de l’huile de macadamia par exemple. Mes ingrédients je les trouve dans un rayon de 60 km. C’est une contrainte mais on peut faire beaucoup de choses avec ce qui pousse chez nous ».
Un produit tous les deux mois
Trois sérums pour le visage, une huile pour le corps et bientôt une huile après-rasage. Angèle essaie de sortir un produit tous les deux mois qu’elle propose en ligne, dans des points de vente comme Les Voyageuses (rue Albert-Dauphin) ou encore sur les marchés. Car l’expérimentation est longue et minutieuse. Il faut atteindre la bonne texture, tester le produit (« J’ai des cobayes », sourit-elle), connaître les vertus de chaque plante puis faire valider « la formule » par un toxicologue avant la commercialisation. La particularité de ses recettes réside aussi dans leur minimalisme. Trois, « parfois quatre », ingrédients et aucun conservateur. « Je ne mets pas d’eau, donc mes produits se gardent beaucoup plus longtemps. Et on en met moins car ils sont plus concentrés que ceux de la grande distribution. »
Préserver l’environnement
Une démarche environnementale donc. Moins de déchets dans nos salles de bains, des ingrédients sains, une consommation raisonnée…. Un message qu’Angèle, toujours animée par la pédagogie, aime transmettre lors d’ateliers, notamment dans les établissements scolaires. « Ça me permet d’aborder la question du développement durable, illustre-t-elle. Et puis fabriquer ses cosmétiques, c’est plutôt facile. Il y a des choses très basiques comme le shampooing solide, le déo ou le baume à lèvres. Les gens sont généralement surpris. » En avril, elle animera des ateliers gratuits auprès des étudiants de l’université de Picardie Jules-Verne. « Les jeunes sont de plus en plus attentifs à ce qu’ils consomment et au coût. »
Premiers retours encourageants
Macérâts et Tralala propose aussi des coffrets rassemblant ses produits ainsi que ceux d’autres artisans ou artistes du coin. Le prochain sera en partenariat avec une savonnerie de la baie de Somme. « Il y a beaucoup d’artisanat local aujourd’hui. C’est une manière de le faire connaitre », poursuit Angèle qui compte bien sur le bouche-à-oreille pour attirer de nouveaux clients. Les premiers retours sont positifs. « Ceux qui ont acheté des produits lors de mon tout premier marché, à Rivery, avant Noël, reviennent vers moi ravis. Ce qui me convainc du bien-fondé de ma démarche. »
Coline Bergeon
Essayer pour les adopter Venez tester les produits de Macérâts et Tralala lors de ventes directes
Toutes les actualités et événements à retrouver sur https://www.facebook.com/macerats.et.tralala |