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Quand VGE annonçait l’abaissement de la majorité au Cirque d’Amiens

Le 15 mai 1974, juste avant le second tour de l’élection présidentielle, près de 5 000 partisans de Valéry Giscard d’Estaing se massent au Cirque (et autant dehors). Cinquante ans après, les organisateurs amiénois se sont réunis.

VGE annonce l’abaissement de la majorité au Cirque d’Amiens © DR

21.05.2024

Le 19 mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing, 48 ans, remporte l’élection présidentielle. Quatre jours plus tôt, c’est à Amiens, dans un Cirque incandescent où il tient un meeting qu’il annonce l’une de ses mesures phares qui restera comme l’un des principaux héritages de son septennat : l’abaissement de la majorité légale de 21 à 18 ans. « Au Cirque d’Amiens, il a annoncé l’abaissement de 21 à 19 ans, corrige Hubert Henno, 37 ans à l’époque, fraîchement élu conseiller départemental, qui fut chargé de mener la campagne du candidat Giscard d’Estaing dans la Somme. Il abaissera la majorité finalement à 18 ans une fois élu. À Paris, les communicants ont réduit ça au “droit de vote à 18 ans”. Mais ça ne dit pas assez de ce que ça comporte. C’est aussi le permis de conduire à 18 ans, par exemple. »

« L’ambiance survoltée au Cirque »

Ce discours d’Amiens est historique aussi par « l’ambiance survoltée au Cirque », comme la décrit l’historien Alain Trogneux dans Amiens, années 70, la fin des Trente Glorieuses (éd. Encrage). « On avait le droit à 3 500 personnes dans le Cirque. On était 5 000, et autant de monde dehors. C’est la presse de l’époque qui le dit. On en avait mis partout, même derrière la tribune, raconte Hubert Henno. L’homme, 88 ans aujourd’hui, est intarissable. Pour les 50 ans de ce meeting, il a réuni les organisateurs et les figures de l’UDF, le parti que Giscard créa en 1978, exposant ses archives personnelles. Il a conservé tous les documents : de son discours de bienvenue aux brassards du service de sécurité, en passant par les coupures de presse. « J’en ferai don aux archives départementales », prévient-il.

Hubert Henno devant ses archives personnelles © DR

« On s’est demandé si l’on allait s’en sortir »

VGE sort péniblement du cirque © DR

« Les équipes de Giscard avaient dit : nous viendrons le 15 mai avec comme thème la jeunesse. Et nous étions tous jeunes, il n’y avait pas ceux que l’on considérait comme de vieux barbants gaullistes. Il y avait un allant que je n’ai jamais retrouvé dans aucune campagne. » Hubert Henno, conseiller départemental pendant trente-huit ans du canton d’Amiens Sud, adjoint au maire puis vice-président d’Amiens Métropole, en a pourtant vu. « Il y avait une telle foule. Pour partir, le futur président a eu un mal fou. On s’est demandé si on allait s’en sortir. Et puis une “embuscade” avait été tendue sur la route de l’aérodrome de Glisy par des opposants. On s’est rendu à Mons, près de Péronne, en voiture pour retrouver l’avion qui était venu se poser là. » Giscard d’Estaing atterrissait quatre jours plus tard à l’Élysée même si, à Amiens, c’est François Mitterrand qui le devançait avec 52,15 % des suffrages.

Antoine Caux

Hubert de Jenlis (à droite) tient dans ses mains une pancarte Giscard © DR