Sous le prisme d’Alexandre Tourte
L’Amiénois Alexandre Tourte expose pour la première fois et jusqu’au 13 mai au Centre culturel Jacques-Tati. Un voyage photographique haut en couleur.
21.03.2023
Des paysages surnaturels invitent au voyage au Centre culturel Jacques-Tati. L’exposition photographique d’Alexandre Tourte capte les regards par la force des couleurs employées pour mettre en relief montagnes, buildings, détails architecturaux… Ce passionné d’arts visuels, originaire de l’Oise, est passé par les bancs de la fac d’arts d’Amiens. « J’ai fait une licence de cinéma, pose le jeune homme de 27 ans qui expose pour la toute première fois son travail. J’avais des cours de photo avec des profs aux approches assez différentes. L’un me conseillait d’aller davantage vers la couleur, l’autre préférait les clichés plus bruts. Je crois que j’ai voulu l’embêter en poussant les couleurs. Et j’ai commencé à adorer ça. »
18 photos, trois séries
18 de ses prises de vues, réparties en trois séries - La Plage, La Montagne et City -, s’admirent au rez-de-chaussée et au premier étage du centre culturel du quartier Pierre-Rollin à l’initiative de cette exposition. « Je suis très heureux que l’on s’intéresse au travail d’un jeune photographe, confie Alexandre. J’étais parti à Lille pensant que c’était un peu le rêve américain mais je me rends compte qu’à Amiens il y a plus de débouchés. Et exposer aussi longtemps c’est plutôt rare. »
Très cinématographique
Après la sélection de photos – « un exercice difficile » -, Alexandre a confié leur développement (30 x 40 cm) à un imprimeur parisien. « J’étais un peu inquiet du rendu final mais j’en suis ravi. » Prises lors de vacances – en Espagne, en Normandie, à Rennes et en Savoie –, ses photos ne figent pourtant ni le lieu, ni un moment précis. En s’attardant sur un détail, un motif architectural, en modifiant les couleurs, il force à l’évasion et l’interrogation. « Ces séries sont très cinématographiques, illustre ce passionné du 7e art. Je voulais qu’elles parlent à tout le monde. Qu’il n’y ait pas besoin de référence pour les comprendre. » Ses influences sont ici plutôt à chercher du côté de la science-fiction et du Pop Art. « Certaines de mes photos se rapprochent de l’esthétique des pubs des années 80-90. »
Un travail artisanal
Le jeune homme travaille de manière quasi artisanale. « Mon appareil photo classique, le même depuis dix ans, me pousse à faire un traitement numérique des couleurs. Je modifie peu la photo, fais peu de détourages par exemple. Les contraintes aident à nous dépasser. Je teste différentes couleurs, avec un logiciel gratuit, jusqu’à trouver celle qui souligne le graphisme particulier d’un bâtiment, poursuit cet amateur du Brutalisme. Je détourne des choses lambda, comme des balcons, pour changer les regards. » Le jeune artiste, boosté par cette première expo, envisage déjà de la proposer à d’autres structures, « peut-être avec de très grands formats ». Sur son compte Instagram (@voltekk), il poste en ce moment des photos de montagne « plus vintage, plus floues, et avec des couleurs plus froides ». Une « nouvelle lubie » pour de belles rêveries.
Coline Bergeon
A Journey into the Chromatic Landscape, jusqu’au 13 mai au centre culturel Jacques-Tati (rue du 8-Mai-1945) - Entrée libre.