Un nid de frelons asiatiques chez vous ?
Amiénois, réagissez, vous êtes aidés
Des frelons, peut-être asiatiques, commencent à faire des allers-retours chez vous ? Il y a sûrement un nid. La Ville d’Amiens oriente et aide financièrement les particuliers à les faire détruire. Voici la marche à suivre.
10.07.2023
1. Y aurait-il un nid ?
Il n’y en a d’abord qu’un. Puis deux, puis trois, puis… une dizaine de frelons. Et ils suivent tous la même trajectoire. Au bout se trouve probablement un nid – mais il peut se situer dans un périmètre de plusieurs centaines de mètres. Le nid du frelon asiatique, sphérique, peut-être “primaire” (c’est-à-dire de la taille d’une orange et souvent à hauteur d’homme), ou “secondaire” (proche du ballon de basket, voire au-delà, et installé plus haut, par exemple dans un arbre). La colonie commence à passer de l’un à l’autre vers la fin du printemps. D’où ce ballet estival qui doit mettre la puce à l’oreille afin d’agir avant le déménagement complet des frelons. Pour éviter la prolifération de cette espèce invasive qui s’attaque notamment aux abeilles, aux frelons autochtones et aux autres hyménoptères, engendrant de graves dommages sur la biodiversité.
2. Identifier l’espèce
L’aide de la Ville d’Amiens n’est apportée que pour la destruction de nids de frelons asiatiques secondaires. Il faut donc identifier l’espèce. Pour cela, des photos du nid et/ou d’individus sont nécessaires. Le frelon asiatique est plus petit (jusqu’à 3 cm) et plus foncé que le frelon européen. On le reconnaît aussi à ses pattes jaunes et à son abdomen jaune-orangé.
3. Alerter la Ville
Même en cas de doutes, il est préférable d’envoyer les images à la Ville d’Amiens. C’est le moment de remplir ce formulaire de signalement. Un retour des services confirmera s’il s’agit ou non d’un nid de frelons asiatiques.
4. La Ville expertise
Après réception du formulaire de signalement, un agent de la collectivité vous contacte pour plus d’informations, si nécessaire. Au besoin, il faudra convenir d’un rendez-vous. Sur place, l’agent confirme ou non l’activité des frelons et la présence d’un nid secondaire. En effet, l’aide financière ne concerne que les nids secondaires, dont les coûts de destruction sont plus élevés. Si le diagnostic est confirmé, un accord pour intervention vous est délivré. Il est nécessaire d’attendre cet accord de la Ville d’Amiens avant de vous mettre en relation avec une entreprise spécialisée conventionnée par la Ville.
5. Le nid est détruit
Vous contactez donc l’entreprise au plus vite pour un rendez-vous. Sur place, l’action est rapide : en une quinzaine de minutes, le nid est saupoudré de poudre insecticide et quelques frelons en sortent avant de tomber au sol. Le nid est généralement laissé sur place de sorte à ce que les frelons absents au moment du traitement soient contaminés à leur retour. Vous devez alors régler la facture de l’intervention – et la conserver – selon les modalités de paiement de l’intervenant. À titre d’exemple, une intervention sous toiture coûte 90 €.
6. Remboursement partiel ou complet
Vous pouvez alors procéder à la demande de remboursement. Si vous êtes non-imposable, vous serez remboursé à 100 %. Si vous êtes imposable, à 30 %. Pour solliciter cette aide, vous devez retourner ces documents aux services : l’accord pour intervention, la facture, un relevé d’identité bancaire, un avis d’imposition (si non-imposable) et le formulaire de demande de prise en charge financière (dûment rempli) qui vous aura été transmis au préalable. Le remboursement est généralement opéré sous une dizaine de jours.
Jean-Christophe Fouquet
Ne pas déranger !
• Il ne faut pas trop s’approcher du nid ni tenter de le détruire, sous risque de piqûres. Engager des travaux de bricolage ou de jardinage à proximité est également déconseillé car le bruit peut déranger les frelons.
« Il est important d’agir »
Il peut se passer moins d’une semaine entre le signalement d’un nid à la Ville et sa destruction. Voire moins de 72h. Tout dépend de la dangerosité de l’emplacement, du niveau d’urgence. Mais dans tous les cas « il faut agir car le nid peut occasionner des dégâts et mettre en danger les habitants », témoigne Stéphanie Masse, du service gestion des risques de la Ville d’Amiens. Elle a débuté sa tournée des particuliers à la mi-mai. Deux mois plus tard, elle comptabilisait déjà une trentaine d’interventions (contre quatre à la même période l’année dernière). Car l’espèce prolifère : « Un nid non détruit, ce sont cinq ou six nouveaux nids l’année suivante. L’an dernier a déjà été particulièrement intense, les apiculteurs ont subi beaucoup de pertes. Et la tendance est encore à la hausse ».