Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

Dieu à l'oreille de cervidé © Michel Bourguet-Musée de Picardie

Statuette d’une divinité à l’oreille de cervidé

Dieu à l'oreille de cervidé © Michel Bourguet-Musée de Picardie

 

Statuette d’une divinité à l’oreille de cervidé

 

Fin du Ier siècle apr. J.-C.

Bronze
Provenance : Amiens, quartier Henriville, faubourg Saint-Fuscien, dans une tombe (1845)
H. 12 cm ; l. socle 8,5 cm
Inv. M.P.1876.478

 

La statuette a été fondue en deux parties : l’une comprend la tête, le bras gauche et le sagum qui couvre les épaules ; l’autre le bras droit, le torse et les jambes.

Elle représente un jeune homme assis, jambes croisées, dans une position hiératique qui caractérise tant de divinités celtiques. Il est vêtu d’un long manteau, le sagum, agrafé sur l’épaule droite, et d’une courte tunique fixée à la taille par une ceinture, qui moule le corps. Des chaussures dont les semelles seules sont bien visibles protègent les pieds. Sa figure imberbe rappelle l’Apollon classique par ses traits et sa coiffure, mais l’oreille droite est démesurément longue au contraire de la gauche, normale, dont le lobe seul dépasse de la chevelure bouclée. Ses attributs ont disparu. Aussi, on ne peut manquer de rapprocher cette statuette d’un bronze conservé au musée de Besançon qui permet de compléter l’exemplaire d’Amiens, malencontreusement amputé de son avant-bras droit, en lui restituant une grappe de raisin tenue dans la main ; la main gauche est conservée mais l’attribut manque : un serpent certainement se dressait dans le poing fermé.

L’oreille droite étant celle d’un cerf, au XIXe siècle, on l’avait pris pour le roi Midas aux oreilles d’âne ; en fait, il semble s’agir d’un avatar de Cernunnos, le dieu gaulois aux bois de cerf dispensateur de richesses. Cet oreille de cerf, symbole d’une écoute attentive à l’égard des prières des fidèles, témoigne de la permanence des cultes naturalistes gaulois sous le Haut-Empire.

Malgré leur conception classique, ces dieux à l’oreille animale appartiennent à un panthéon uniquement local. Des inscriptions attestent d’autres divinités gauloises à Amiens : Gesacus (conservé au Musée de Picardie) et Serjugodumnus (fin du IIe siècle apr. J.-C.). Il s’agit d’une des pièces les plus demandées de la collection, notamment à Venise en 2008 pour l’exposition Rome et les Barbares et en 2016 pour l’exposition Jacques Chirac ou le dialogue des cultures au musée du Quai Branly à Paris. N.M.

On en parle...