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BIFACE ACHEULÉEN © © Irwin Leullier-Musée de Picardie

Biface acheuléen

BIFACE ACHEULÉEN © © Irwin Leullier-Musée de Picardie

Biface acheuléen

Paléolithique ancien, environ - 400 000 - 350 000

 

Silex à patine bleutée et brun jaunâtre
Provenance : moyenne terrasse de Saint-Acheul
(Amiens)
Carrière Fréville en 1897
H. 12,5 cm ; l. 8 cm
Inv. M.P.88.3.94

 

Cette pièce est issue du célèbre gisement préhistorique de Saint- Acheul, un faubourg d’Amiens. Une quinzaine de gravières ouvertes entre le milieu du XIXe et le début du XXe siècle ont livré environ vingt mille bifaces, un silex taillé sur les deux faces.

À ce gisement sont associés des noms célèbres : le géologue Dutilleux en 1853, le docteur Rigollot, le géologue Albert Gaudry en 1859, Victor Commont entre 1895 et 1918. Ils ont établi de manière officielle la grande antiquité de l’humanité, confirmant ainsi les travaux d’un autre Picard, Jacques Boucher de Perthes, à Abbeville (1847). Une nouvelle discipline était née : la Préhistoire. C’est ainsi que fut définie pour la première fois une des plus anciennes civilisations de l’histoire de l’humanité : l’Acheuléen. 

Caractéristique du Paléolithique ancien, le biface est le premier objet vraiment façonné que l’on connaisse, la première recherche d’une forme totalement inventée par l’homme. Il mesure entre 5 et 30 cm et existe sous une vingtaine de formes : amygdaloïde (en forme d’amande), cordiforme (en forme de coeur), lancéolé (en forme de lance), en limande, etc.

Le biface représenté ici est plat, de forme elliptique, taillé sur les deux faces au percuteur de pierre pour dégrossir le rognon du silex, puis avec un rondin de bois dur pour travailler les pourtours, la finition s’effectuant le plus souvent avec un bois de cerf. L’étude des microtraces d’utilisation sous binoculaire à fort grossissement et l’archéologie expérimentale (sur la taille du silex) permettent de préciser que le biface n’est pas une arme, mais est plutôt utilisé pour le travail du bois et le dépeçage du gros gibier : c’est l’outil à tout faire de l’époque. Il détient le record de longévité : jamais dans toute l’histoire, les hommes n’ont fabriqué un même outil pendant un temps aussi long.

N.M.

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