Notice
Enveloppe intérieure et momie de Setjaimengaou
La momie et ses sarcophages sont actuellement en restauration. Suivez les coulisses de sa restauration par ici.
Enveloppe intérieure
XXVe-XXVIe dynastie, vers 664 av. J.-C.
Provenance : inconnue mais probablement nécropole thébaine
H. 176 cm ; l. épaules 40,5 cm
Inv. M.P.1845.470, M.P.94 3.3.3 et 94.3.3.4
Momie de Setjaimengaou
Sur le couvercle, cerné en bas et sur les côtés par des bandes longeant les bords, le décor s’organise autour de séparations horizontales qui isolent les principales parties du corps. Elles portent des hiéroglyphes qui restituent le texte du chapitre LIX du Livre des morts et indiquent le nom de la défunte, Setjaimengaou. À ces séparations s’ajoute une autre, verticale, contenant une représentation du reliquaire abritant la tête d’Osiris à Abydos.
Sur le couvercle, la défunte protégée par la déesse de la voûte céleste Nout aux ailes déployées, évoquant le souffle vivifiant, se trouve successivement en présence des principaux acteurs en charge de la destinée posthume : les fils d’Horus, responsables des viscères, Atoum, le dispensateur du souffle de vie, puis Horus et Thot à tête d’ibis, les guides du mort dans l’au-delà, et pour terminer Anubis, à tête de chien, le patron de la nécropole, spécialiste de l’embaumement. Après l’Osiris d’Abydos sur le couvercle, c’est à sa contrepartie du delta d’apparaître sur la cuve. Depuis le bas, un pilier djed (la colonne vertébrale d’Osiris) s’élève sur presque toute la hauteur, surmonté de cornes de bélier, symboles attribués au seigneur de Busiris.
La momie a été achetée avec ses cercueils à un « marchand de curiosités » par la Société des Antiquaires de Picardie et la Ville d’Amiens en 1839. Elle est dépouillée d’une grande partie de ses bandelettes, le visage également, ce qui a permis d’introduire des yeux factices dans les orbites. Setjaimengaou a subi des examens radiographiques et scanographiques au CHU d’Amiens en 1994 (Dr Boulu). Il s’agit d’une femme de grande taille qui serait morte vers quarante ans, pour une raison encore indéterminée, après avoir enfanté à plusieurs reprises. Comme à l’ordinaire, l’ablation du cerveau s’est faite par le nez, provoquant divers dommages dont l’effondrement de la cloison nasale, visible sur la radiographie. D’autres détails sur la façon dont l’embaumement a été pratiqué ont été révélés.
Noël Mahéo, ancien conservateur des collections archéologiques du musée.
D’après Olivier Perdu et Elsa Rickal, La collection égyptienne du Musée de Picardie,
RMN, ville d’Amiens 1994.