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XVIIIe dynastie, probablement règne d’Aménophis III (1391-1353 avant J.-C.). Serpentine H. 20, 3 cm; l. 6 cm. © Irwin Leullier-Musée de Picardie

SHAOUABTY D’IMENHOTEP

XVIIIe dynastie, probablement règne d’Aménophis III (1391-1353 avant J.-C.). Serpentine H. 20, 3 cm; l. 6 cm. © Irwin Leullier-Musée de Picardie

Shaouabty d’Imenhotep

 

XVIIIe dynastie, probablement règne d’Aménophis III (1391-1353 avant J.-C.). 

Serpentine
H. 20,3 cm ; l. 6 cm ; ép. 4,5 cm
Inv. M.P.94.3.26

 

 

Ce serviteur funéraire momiforme représente le défunt debout, sur une base oblongue, adossée à un pilier. Il est coiffé d’une perruque tripartite qui laisse les oreilles à découvert et encadre un visage d’une extrême finesse : les sourcils délicatement arqués s’étendent sur les tempes et viennent étirer ses grands yeux en amande ; des joues pleines et un petit nez retroussé lui confèrent un air mutin accentué par le sourire de sa bouche charnue.

Croisées sur la poitrine, les mains émergent du « maillot », tenant à droite une houe (outil pour travailler la terre) à lame large et à gauche une plus fine. Il porte en outre dans chaque main un petit sac à grains trapézoïdal. Le texte de sept lignes de hiéroglyphes est extrait du chapitre VI du Livre des morts : « Que soit illuminé l’Osiris d’Imenhotep, il dit ô ce shaouabty, si est recensé, si est dénombré Imenhotep lors de tout travail qui est habituellement fait là, dans la nécropole, là, tel un homme à sa tâche, pour faire prospérer les champs, irriguer ses rives, transporter le sable d’est en ouest, alors l’embarras (t’) en sera infligé là. “(Me) voici”, diras-(tu) là, dans la nécropole ».

Placés dans la tombe, ces serviteurs funéraires accomplissent à la demande du défunt des travaux agricoles dans l’au-delà. Ils sont non seulement la représentation du défunt lui-même, mais aussi celle d’un « corvéable » susceptible de travailler à sa place.

La matière utilisée, la serpentine, et son traitement soigné font de cette statuette une oeuvre d’une qualité exceptionnelle, témoignant sans aucun doute de l’importance de son propriétaire.

N.M.

D’après Olivier Perdu et Elsa Rickal, "La collection égyptienne du Musée de Picardie", RMN, Ville d’Amiens, 1994.