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Marie Madeleine du jubé de la cathédrale © Irwin Leullier-Musée de Picardie

"Marie Madeleine au jardin", fin du XIIIe siècle

Marie Madeleine du jubé de la cathédrale © Irwin Leullier-Musée de Picardie

Marie Madeleine au jardin

Fin du XIIIe siècle

Calcaire sculpté et polychromé
Provenance : jubé de la cathédrale d’Amiens,
détruit en 1755
H. 103 cm ; l. 50,8 cm ; P. 28 cm
Inv. M.P.1875.31
Don du docteur Lemerchier, 1844
Trouvée scellée dans le mur du jardin dépendant d’une maison canoniale, au n° 8 de la rue du Cloître Saint-Nicolas (actuelle rue Robert de Luzarches) à Amiens

 

Quand elle est entrée dans les collections municipales, cette oeuvre n’était pas identifiée et son iconographie n’avait pas été correctement analysée. Sa datation n’avait en outre pas été bien établie. Elle passait ainsi pour une Vierge en prière du XVe siècle. L’analyse stylistique de l’objet et sa comparaison avec d’autres sculptures ont permis d’affiner sa datation – la fin du XIIIe siècle –, et le travail historique sur les ensembles sculptés amiénois de cette époque a rendu possible son identification comme un des rares vestiges du jubé de la cathédrale d’Amiens, détruit en 1755.

Le jubé isolait le choeur de l’église de la nef et présentait une série de niches abritant des groupes sculptés illustrant la Passion du Christ. Dans ce contexte, l’iconographie devient évidente : il s’agit de la Madeleine au jardin, évoqué par le figuier aux larges feuilles, à qui apparaît le Christ ressuscité, aujourd’hui disparu. Elle tombe en prière en reconnaissant son maître qui lui adresse la célèbre formule « Noli me tangere » (« Ne me touche pas »), lui enjoignant ainsi de croire à la bonne nouvelle par la seule force de sa foi.

Deux autres éléments sculptés sont rendus au jubé avec certitude : un bourreau de la flagellation, conservé au Musée de Picardie et l’entrée du Christ à Jérusalem le dimanche des Rameaux, conservé au Louvre. La Madeleine présente la particularité d’avoir gardé une part importante de sa polychromie. On distingue ainsi une teinte verte sur l’arbre ou encore la carnation du visage aux joues et aux lèvres rouges. La présence de l’or est très importante, témoignant des modifications que subit cette oeuvre au cours du temps. En effet, les chanoines de la cathédrale avaient fait repeindre les figures du jubé dans cette teinte au début du XVIIIe siècle, avant de décider d’abattre ce monument quelques décennies plus tard pour y substituer les grilles qui ornent aujourd’hui encore l’édifice.

F.S.