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Statuette de cavalier M.P.3063.541  © Hugo Maertens - Musée de Picardie

Statuette de cavalier

 

Statuette de cavalier M.P.3063.541  © Hugo Maertens - Musée de Picardie

Statuette de cavalier

 

Seconde moitié du XIIe siècle

Nord de la France (?)
Os de cétacé sculpté et gravé
Provenance : Amiens en 1895, lors du creusement d’une cave, 17 rue du Chapeau de Violettes
H. 16,5 cm ; l. 16,8 cm ; P. 3,8 cm
Inv. M.P.3063.541

Legs d’Albert Maignan, 1908

 

Ce cavalier en os de cétacé porte un équipement complet tel qu’en possédaient les guerriers à cheval des XIe et XIIe siècles. Assis sur une selle à dosseret et ayant chaussé ses étriers, il porte au côté gauche, derrière un grand pavois orné de rosaces, un fourreau suspendu à un baudrier, et sa main droite enserrait à l’origine une lance aujourd’hui disparue. Un casque fait de deux rangées d’écailles recouvre son crâne ; l’homme d’armes porte une barbe et sa nuque est rasée. Son visage est traité de manière très schématique : deux trous cerclés figurent les yeux, tandis que le nez, la bouche et les oreilles sont suggérés par la gravure.

Cette stylisation, associée à certains détails de l’équipement, laisse penser que l’objet a été fabriqué dans la seconde moitié du XIIe siècle. Il est comparable à certaines pièces d’échecs d’Italie méridionale de la fin du XIe siècle (Cabinet des médailles, Paris, Bibliothèque nationale de France) ou de Scandinavie de la fin du XIIe siècle (figurines de Lewis, Londres, British Museum, et Édimbourg, National Museum). Cependant, les dimensions du cavalier trouvé à Amiens ne permettent pas d’en faire la pièce d’un jeu d’échecs. Ses caractéristiques stylistiques empêchent de le rattacher à un foyer clairement identifié.

Cet objet singulier dont ni le lieu de production, ni la datation précise, ni même la fonction ne sont connus pourrait donc être une oeuvre locale. Le contexte de sa découverte renforce cette hypothèse. Le matériau dont il est constitué est en outre travaillé dans le Nord de la France. Il fut offert au Musée de Picardie par le peintre et collectionneur Albert Maignan qui en fit l’acquisition auprès d’un antiquaire amiénois peu de temps après sa mise au jour. Sans oeuvre de comparaison véritablement probante, il demeure isolé, et de nombreuses questions n’ont toujours pas trouvé de réponse, à commencer par celle de sa fonction ; il pourrait être un élément d’un ensemble plus vaste, une pièce votive ou même un jouet.

F.S.