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Jules Lefebvre, "Lady Godiva", 1890 © Claude Gherbrant - Musée de Picardie

Jules Lefebvre, "Lady Godiva"

Jules Lefebvre, "Lady Godiva", 1890 © Claude Gherbrant - Musée de Picardie

Jules Lefebvre (Tournan-en-Brie, 1834 - Paris, 1912)

Lady Godiva

1890

Huile sur toile
H. 620 cm ; l. 390 cm
Inv. M.P.P.412
Acquisition de la ville d’Amiens
avec la participation de l’État, 1891

 

Fils d’un artisan boulanger installé à Amiens en 1838, Jules Lefebvre est l’élève de Léon Cogniet à l’École des beaux-arts de Paris à partir de 1852. Il débute au Salon en 1855 avec des portraits – genre dans lequel il a excellé –, avant d’obtenir le prestigieux prix de Rome en 1861 avec sa Mort de Priam (Paris, École nationale supérieure des beaux arts). Si son tableau La Vérité (Paris, musée d’Orsay) est la vedette du Salon de 1870, son oeuvre la plus célèbre reste toutefois Lady Godiva, avec laquelle il conquiert le public durant le Salon de 1890. Cet immense succès se poursuit l’année suivante avec l’arrivée de l’oeuvre au Musée de Picardie – l’artiste la propose à bon prix à la ville d’Amiens, en guise de remerciement pour la bourse municipale dont il avait bénéficié durant ses études artistiques.

Cette légende du XIe siècle, revivifiée en 1842 par le poète anglais Alfred Tennyson (1809-1892), avait alors déjà inspiré de nombreux artistes britanniques. Plus confidentielle en France où elle n’est traduite qu’en 1888, la chevauchée de Lady Godiva avait cependant été prise par Ernest Hillemacher comme sujet d’un tableau exposé au Salon de 1849. 

Loefric, gouverneur de Coventry, soumettait cette ville à des impôts accablants. Lady Godiva, sa femme, obtint leur report de son époux qui accepta à la condition qu’elle parcourût toute nue les rues de la cité sur un cheval. Elle y consentit et Loefric, contrarié par sa propre imprudence, ordonna qu’au jour de l’épreuve tous les habitants restassent enfermés et que quiconque hasarderait sur sa femme un regard indiscret serait puni de mort. Seul un boulanger – dont l’étal est ici visible au premier plan – aurait enfreint sa consigne !

Une quarantaine de dessins préparatoires témoignent du soin que Lefebvre a apporté à la préparation de sa monumentale composition. Au Salon de 1905, l’artiste renoue, au crépuscule de sa brillante carrière, avec l’héroïne britannique dont il peint un autre épisode, plus intimiste, du mythe : avant d’accomplir l’acte sublime de dévouement à son peuple, Lady Godiva se retire et prie (localisation actuelle inconnue).

J.-L.L.

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