Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

Charles Louis Müller, Lady Macbeth, 1849 © M.Jeanneteau-Musée de Picardie

Charles Louis Müller, "Lady Macbeth"

Charles Louis Müller, Lady Macbeth, 1849 © M.Jeanneteau-Musée de Picardie

Charles Louis Müller (Paris, 1815 - id., 1892)

Lady Macbeth

1849

Huile sur toile
H. 249 cm ; l. 268 cm
Inv. M.P.2004.17.270
Dépôt de l’État, 1864 ; transfert de propriété, 2004

 

En 1849, Charles Louis Müller, élève de Gros et de Cogniet, crée l’événement au Salon avec une saisissante Lady Macbeth, empruntée à la tragédie shakespearienne. C’est la seconde fois que l’artiste, qui expose au Salon depuis 1834, s’inspire de la littérature anglaise alors en vogue chez les artistes romantiques. L’année précédente, il avait envoyé au Salon La folie de Haïdée (Palais des Beaux-Arts de Lille) qui avait déjà pour sujet les tourments d’une femme sombrant dans la folie par désespoir amoureux, d’après un épisode du Don Juan de Byron.

L’héroïne tragique est représentée telle qu’au début du cinquième acte de la pièce de Shakespeare. Après avoir incité son mari à assassiner Duncan, le roi d’Écosse, afin de s’approprier le trône, la folie s’empare de Lady Macbeth. Müller saisit le moment où, au sortir de son lit, en proie à des hallucinations, elle cherche à effacer le sang qu’elle croit déceler sur ses mains, tache indélébile, marque du crime des époux, sous le regard effrayé de son médecin et de sa suivante au doigt accusateur.

Müller a réalisé plusieurs études du visage et des mains de l’épouse machiavélique avant de choisir finalement de renforcer le tragique de la scène en figurant une puissante Lady Macbeth, le visage spectral et le regard fixe, différant en cela de l’étude conservée au Palais Fesch (Ajaccio).

Utilisant les ressorts dramatiques habituels de la mise en scène théâtrale, le peintre use de la lumière et des ombres pour renforcer l’étrangeté de l’atmosphère et compose une peinture centrée sur une héroïne fantomatique surgissant de la pénombre. De plus, et bien qu’elle n’ait jamais interprété ce rôle, Müller choisit comme modèle la célèbre tragédienne Rachel afin de transposer le plus justement sur la toile les expressions de l’égarement et de la folie qui mèneront Lady Macbeth au suicide.

Acheté une somme considérable par l’État pour le musée du Luxembourg, ce tableau fait partie de l’ensemble des œuvres acquises par la liste civile de l’Empereur et finalement envoyées à Amiens pour honorer l’ouverture du Musée Napoléon en 1864.

C.R.

On en parle ...