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Pierre-Désiré Guillemet, Le Radeau de la Méduse, 1869-1860 © Jeanneteau-Musée de Picardie

Pierre-Désiré Guillemet, "Le Radeau de la Méduse"

Pierre-Désiré Guillemet, Le Radeau de la Méduse, 1869-1860 © Jeanneteau-Musée de Picardie

Pierre-Désiré Guillemet (Lyon, 1827 - Constantinople, 1878)
et Étienne-Antoine-Joseph-Eugène Ronjat (Vienne, 1822 - ?, 1912)

D’après Théodore Géricault (Rouen, 1791 - Paris, 1824)

Le Radeau de la Méduse 

1859-1860

Huile sur toile
H. 493 cm ; l. 717 cm
Inv. M.P.2004.17.246
Envoi de l’État, 1864 ; transfert de propriété, 2004

 

Cette toile est la copie à taille réelle de l’une des icônes de la peinture du XIXe siècle, oeuvre monumentale présentée par Théodore Géricault au Salon de 1819. Le tableau est inspiré d’un tragique fait d’actualité : le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse s’échoue sur un banc de sable au large des côtes sénégalaises à la suite d’une erreur de navigation du capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, émigré royaliste qui n’avait plus navigué depuis vingt-cinq ans. Ne pouvant contenir les quatre cents personnes présentes à bord, les chaloupes sont réservées aux officiers et aux fonctionnaires, tandis qu’un grand radeau de fortune doit être construit pour les autres passagers. Vite abandonné par le capitaine, le radeau chargé de cent quarante-sept malheureux dérive durant onze jours, à l’issue desquels on ne retrouve que quinze survivants.

La monarchie n’est alors rétablie que depuis quelques mois. Largement relayé par la presse, le récit des survivants déclenche un scandale retentissant, aiguisé par la dimension politique des événements : l’incurie du capitaine, récompensé pour sa loyauté à l’égard des Bourbons mais incompétent, est opposée au triste sort des passagers, dont une grande partie se trouvait être des soldats bonapartistes. L’épisode peut à ce titre être lu comme l’acmé d’une désillusion, celle d’une génération élevée dans le culte de l’héroïsme et confrontée au naufrage de ses idéaux. Désireux de marquer les esprits, Géricault s’empare bientôt de ce sujet brûlant. Travaillant d’après une maquette du radeau et des figurines de cire, utilisant des cadavres et des membres découpés à l’hôpital Beaujon proche de son atelier, il multiplie les études et introduit dans sa composition de saisissants détails, corps mutilés ou plaies mal pansées. Figurant une femme et trois hommes noirs, il se livre par ailleurs à une critique subtile mais véhémente contre l’esclavage.

Achetée par l’État en 1824, l’oeuvre originale se dégrade très vite en raison des techniques utilisées par l’artiste. Il est bientôt jugé nécessaire de la restaurer et, afin de conserver le souvenir de l’original en cas d’incident, l’État commande une copie de sauvegarde à Guillemet et Ronjat, deux éminents peintres et copistes. Spectaculaire, fidèle à l’oeuvre originale, la toile est envoyée à Amiens en 1864 et exposée dans les galeries de peinture dès l’ouverture du musée en 1867.

L.D.

On en parle ...

-Déroulage de la toile, janvier 2020, vidéo sur facebook : https://www.facebook.com/MuseePicardie/videos/190063552114706/

-Une redécouverte : la copie d’un tableau très célèbre dans les collections du musée : https://urlz.fr/ci85

 

 

 

-Le coup de cœur de Laure  :