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Philippe de Champaigne, "Moise et les Tables de la Loi", 1663 © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie

Philippe de Champaigne, "Moïse et les Tables de la Loi"

 

Philippe de Champaigne, "Moise et les Tables de la Loi", 1663 © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie

Philippe de Champaigne (Bruxelles, 1602 - Paris, 1674)

Moïse et les Tables de la Loi

1663

Monogrammé et daté en bas à gauche
« PDC. F. / 1663. »
Huile sur toile
H. 117,6 cm ; l. 89,5 cm
Inv. M.P.P.2083-684
Don d’Alexis Marie François de Boutray,
entré au décès de Mme de Boutray, 1922

 

 

Le peintre fait ici le portrait de Moïse après la rédaction du décalogue. Cet épisode de la vie du patriarche se situe après la sortie d’Égypte, alors qu’il conduit son peuple vers la Terre promise. Dieu lui apparaît sur le Sinaï et lui confie les dix commandements, lui enjoignant de mettre par écrit ces paroles signe de l’alliance qu’Il conclut avec Israël. Moïse est ici représenté sous sa double fonction de prophète portant au peuple la parole divine et de législateur donnant à ce dernier des règles fondamentales pour vivre selon le dessein de Dieu, comme l’indique la férule qu’il tient dans sa main gauche. Une lumière vive éclaire l’homme et les tables de pierre. Une seconde source de lumière émane du visage de Moïse, conformément à ce que rapporte l’Écriture sainte. La composition est structurée par le parapet de marbre sur lequel reposent les tables et le lourd manteau du patriarche, élément récurrent des portraits peints par Philippe de Champaigne. 

Né à Bruxelles, Philippe de Champaigne gagne Paris dès 1621, où il entre au service de la reine Marie de Médicis et à celui du cardinal de Richelieu. Il devient l’un des principaux peintres français du XVIIe siècle, excellant tant dans la peinture de sujets religieux que dans l’art du portrait, et participe à la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Artiste animé d’une foi profonde, il est proche de Port-Royal dont les religieuses le qualifient de « bon peintre et bon chrétien » dans leur obituaire. Son adhésion aux thèses jansénistes transparaît dans cette oeuvre. Bien loin de refuser le recours à l’art comme l’ont fait les protestants au siècle précédent, les jansénistes l’encouragent pour autant qu’il permette d’offrir un support de méditation et de dévotion au fidèle. Sont ainsi tenus à l’écart les effets ou la sensualité, au profit d’une peinture faite de sobriété et de retenue, alliant harmonieusement la noblesse de l’homme à la majesté divine. Le doigt de Moïse pointant le premier commandement enjoignant de ne pas faire d’idole ni d’image taillée, ni aucune figure pour les adorer, peut ainsi apparaître comme la voie juste à suivre par le peintre dont l’art doit servir la religion. Champaigne avait déjà peint en 1648 un premier portrait de Moïse, conservé au Milwaukee Art Museum.

F.S.

 

Plus d'info : consultez sa notice sur Joconde : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/08120003282