La caserne Dejean
Celle qui est encore souvent appelée aujourd’hui la « caserne Dejean » a connu plusieurs vies.
Situé rue Jules-Barni, ce bâtiment de pierre de taille est construit entre 1736 et 1741. Il a fait l’objet de plusieurs extensions jusqu’en 1828. Certaines ont été réalisées par Cheussey, l’architecte de la bibliothèque municipale. L’édifice est imposant et s’étend sur environ 14 000 m².
Il a, dès son origine et pendant longtemps, une vocation religieuse. Bâti par la congrégation de Saint-Lazare, il en accueille le grand séminaire à partir de 1741. Fermé à la Révolution, celui-ci est transformé en 1793 en hôpital militaire, puis quinze ans plus tard en dépôt de mendicité. Il ne regagne sa fonction première de séminaire lazariste qu’en 1817.
Mais à la faveur de la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905, le bâtiment est repris par l’État. Il retrouve une vocation militaire et est occupé par l’armée à compter de 1909. L’édifice prend le nom de « caserne Dejean », du nom d’Auguste Dejean, aide de camp de Napoléon. Pendant la Première Guerre mondiale, il est transformé en hôpital d’octobre 1918 à janvier 1919 et bombardé. L’armée quitte les lieux en 1993, date à laquelle il est inscrit aux Monuments Historiques.
Finalement abandonné, l’ensemble est vendu par l’État en 2011 à un promoteur immobilier privé, qui le transforme en logements. La chapelle Saint-Vincent-de-Paul a quant à elle été rachetée en février 2012 par une communauté religieuse et a retrouvé, après avoir abrité pendant des décennies des cérémonies militaires, sa fonction d’édifice religieux.