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31 août 1944, la Libération d’Amiens : de la joie au désenchantement

Conférence par François Sirel, organisée le lundi 16 septembre 2024 à 18h15 par les Archives municipales et communautaires d'Amiens à l'Espace Dewailly, amphithéâtre Jean Cavaillès

La place Gambetta à Amiens, le 31 août 1944. © Archives municipales et communautaires d'Amiens_7Fi106
La place Gambetta à Amiens, le 31 août 1944.

06.09.2024

Le cauchemar des 50 mois d’occupation s’est terminé brusquement. Ce titre de L’Oise Libérée pourrait être repris pour la ville d’Amiens qui est libérée le 31 août 1944 en moins d’une journée. C’est le résultat d’une action concertée entre les forces britanniques et les résistants regroupés au sein des Forces françaises de l’intérieur. La 2e division blindée britannique a pour principal objectif de franchir la Somme et de foncer au plus vite vers le Nord de la France et la Belgique tandis que, pour la Résistance, l’important est de chasser l’occupant et de s’emparer des lieux de pouvoir. Dans ce but, la Résistance se présente unie avec la constitution du comité départemental de libération, avec son pendant le comité local de libération, et d’un état major militaire des Forces françaises de l’Intérieur.

Pour les habitants c’est un sentiment mêlé de joie et de surprise en voyant l’occupant chassé de la ville si vite. Pendant quatre ans les Amiénois ont vécu à l’heure allemande avec un centre-ville dévasté, soumis à une occupation militaire synonyme de réquisitions, de privations et de répression. Les derniers mois, les Amiénois ont également pleuré leurs morts à la suite des bombardements incessants des gares de triage et des voies ferrées par l’aviation alliée.

La liesse liée à cette brusque libération est vite ternie par la découverte progressive des charniers où les Allemands ont enterré des résistants exécutés. Commence aussi une longue attente de près de huit mois avant le retour des soldats prisonniers et des déportés survivants. La libération ne signifie pas non plus le retour à la normale : les Amiénois continuent à avoir faim et froid et s’indignent de la lenteur de la justice contre les collaborateurs. Même si la relève administrative locale a été minutieusement préparée, la ville n’a pas les moyens d’entreprendre les travaux de reconstruction. La visite du général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, le 11 août 1945 vient à peine panser les plaies.

 

Le conférencier : 

Professeur agrégé d’histoire, François Sirel a été inspecteur pédagogique régional dans l’académie d’Amiens puis celle de Paris. Il fut également quelque temps directeur du Centre régional de documentation pédagogique d’Amiens intégré aujourd’hui dans ‘Réseau Canopé’.

A la retraite il s’investit notamment dans l’association « Centre de mémoire et d’histoire Somme Résistance et Déportation » qui, par le biais du budget participatif de la ville d’Amiens, est à l’origine d’un chemin de mémoire en six étapes sur Amiens occupée.

Flyer de la Conférence