Ancienne abbaye de Saint-Jean-des-Prémontrés

L’histoire de l’ancienne abbaye de Saint-Jean-des-Prémontrés, rue Frédéric Petit, débute en 1559. C’est à cette date que les religieux de l’Ordre de Prémontré ont été obligés de quitter leur lieu de culte situé en dehors de la ville car détruits par les Espagnols. Ce bâtiment avait été construit proche de l’église Saint-Firmin-au-val en 1124 par Guy de Flixecourt puis transféré presque dix ans après (en 1136) dans une propriété rurale près des bords de la Selle. L’abbaye avait même obtenu des donations en 1190 de la part du roi Philippe Auguste.

Les religieux se sont donc installés en plein cœur de la ville d’Amiens, aujourd’hui rue Frédéric Petit, dans un ancien hôtel particulier. Le bâtiment et son intérieur ont été construits et aménagés au fil des années : l’église est finie en 1618, les façades en pierre de la cour des cloitres sont achevées vers 1706, le bâtiment intermédiaire avec un cadran solaire date de 1714. L’abbaye contient, en plus, des lieux de prière : un cloitre, un dortoir, un réfectoire et également une bibliothèque contenant entre 10 000 et 15 000 ouvrages. Il faut savoir que cette abbaye était une des plus riches et plus belles abbayes d’Amiens au XVIIIème siècle.

En 1790, pendant la Révolution, l’abbaye est déclarée « bien national ». C’est une des seules abbayes d’Amiens à ne pas avoir été détruite entièrement. Seule l’église abbatiale est rasée, le reste du bâtiment est transformé en École centrale du département en 1796 puis devient un lycée impérial (lycée d’Amiens) en 1804.

L’abbaye, transformée en lycée de garçons, subit un nouveau choc en 1940 suites à des bombardements et un incendie qui détruisent une grande partie du bâtiment. Seuls les murs extérieurs n’ont pas cédé. C’est pourquoi les murs et leurs décorations sont inscrits au titre des monuments historiques en 1940. Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment connait une longue restauration.

Dans les années 1960, un nouveau projet de transformation voit le jour. Un aménagement des locaux de l’ancien lycée de garçons est prévu avec l’installation de cinq écoles d’enseignement supérieur dans le but de créer une cité universitaire. Appelé « Centre Universitaire de Picardie », il comprend l’École Supérieure de Commerce, l’École de Droit, l’École Supérieure de Lettres, l’École de Notariat et même l’École Nationale de Médecine et de Pharmacie et le Collège Scientifique et Universitaire. Ces écoles étaient auparavant installées dans l’ancien évêché d’Amiens, place Saint-Michel.

Finalement, l’Ecole Supérieure de Commerce se retire du projet en 1964 en raison d’un changement de gouvernance, étant gérée, à partir de ce moment, par la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Amiens. L’École Nationale de Médecine et de Pharmacie, transformée en faculté de médecine en 1966, n’y restera que quelques années avant d’être déplacée dans les locaux du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en 1970.

Le projet n’a pas vécu longtemps puisque les autres écoles ont été déplacées par la suite en raison de la création de l’Université de Picardie Jules Verne en 1969.

Aujourd’hui, le bâtiment porte le nom de cloitre Dewailly ou espace Dewailly et se compose de plusieurs salles, avec un programme culturel varié (conférences, expositions, concerts et spectacles…). Certaines salles sont également utilisées par des associations dans le cadre de réunions.

Notre Trésor d’Archives d’août est une photographie en noir et blanc d’une partie du cloitre Dewailly prise le 7 avril 1962 depuis la rue Frédéric Petit. Nous pouvons observer la statue de l’abbé Charles François Lhomond au centre de la cour.

Le document :

Cotes archives : 5Fi880

Dimension : 23, 5x17,5cm

Technique : photographie en noir et blanc

Conditions de conservation : photographie numérique conservée sur serveur informatique.

Description : photographie du Cloître Dewailly et de la statue de l'abbé Charles François Lhomond située dans la cour, vus depuis la rue Frédéric Petit à Amiens le 7 avril 1962.

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