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Quelle heure est-il ? L’heure de s’intéresser à l’histoire de l’horloge Dewailly ! Le Trésor d’archives de mai des Archives municipales et communautaires met l’accent sur cette œuvre située place Marie-sans-Chemise à Amiens.

Amiens, Horloge Dewailly place Gambetta, 1906. © Archives municipales et communautaires d'Amiens_10Z3946_fonds Duvanel
Amiens, Horloge Dewailly place Gambetta, 1906. Fonds Maurice Duvanel

28.04.2023

En 1892 Louis Dewailly, maire d’Amiens de 1873 à 1874, fait don à la ville de la somme de 25 000 francs afin d’installer place Gambetta une horloge destinée à donner l’heure aux amiénois les plus modestes, n’ayant pas de montre.

La municipalité désigne l’architecte Emile Ricquier pour créer l’horloge et le sculpteur Albert Roze pour l’orner de la statue Le Printemps. Mais la mésentente des deux artistes retarde quelque peu le projet : l’horloge est inaugurée le 4 août 1896, place Gambetta, mais la statue n’y figurera qu’en 1898.

Très vite, des problèmes techniques apparaissent. L’éclairage au gaz des cadrans provoque l’apparition de rouille et oxyde le mécanisme. Une commission municipale, dont Jules Verne fait partie, se penche sur le problème. Problème résolu en 1899, grâce au remplacement du gaz par l’électricité.

En 1931, l’horloge est commandée à distance par un régulateur électrique afin de pallier les dysfonctionnements liés aux vibrations du tramway.

 

Le Printemps, la statue du socle, est rebaptisée Marie sans Chemise par le poète picard Edouard David, ami du sculpteur Albert Roze.

Très vite la jeunesse amiénoise et estudiantine l’adopte, et elle ne manque jamais l’occasion de l’affubler des derniers vêtements à la mode : comportement longtemps constaté sur le zouave de Saint-Leu, mais qui n’est pas sans conséquences sur les œuvres.

Durant la Seconde guerre mondiale, la statue de bronze est menacée d’être fondue par les autorités allemandes en 1943, afin de réemployer l’alliage à d’autres fins, mais sera finalement épargnée.

L’horloge a échappé quasi miraculeusement aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Malgré cela, elle tombe en disgrâce aux yeux des amiénois, et n’est pas incluse dans les programmes de Reconstruction. On la remise dans un dépôt de voirie du boulevard de Beauvillé. Seule la statue Le Printemps est sauvée en 1965. On la place sur un socle, à l’angle des rues Dusevel et des Sergents, aussi appelé place Marie Sans Chemise, où figure l’actuelle horloge.

 

En 1999, le Conseil Municipal souhaite reconstruire à l’identique cette horloge du siècle dernier, afin de marquer symboliquement le passage à l’an 2000. Les meilleurs artisans en ferronnerie de la région sont sollicités pour l’occasion. Les mécanismes d’origine de l’horloge, fonctionnant aux gaz, sont désormais remplacés par une liaison satellite pour le réglage de l’heure. Il est vrai qu’un siècle de progrès technologique sépare les deux œuvres…

Notre Trésor d’archives est une photographie noir et blanc du fonds Maurice Duvanel, représentant la place Gambetta animée en 1906, avec en son centre l’Horloge Dewailly avec la statue Le Printemps. On aperçoit de nombreux commerces et les rails du tramway.

 

Le document :

Cote archives : 10Z3946

Technique : photographie noir et blanc

Date : 1906

Format : copie numérique

Condition d’entrée dans les fonds : Don Maurice Duvanel

Conditions de conservation : serveur

Description : Amiens, Horloge Dewailly place Gambetta, 1906. Fonds Maurice Duvanel

 

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