Le camping de l’étang Saint-Pierre
A l’heure du grand chassé-croisé entre juillettistes et aoutiens, les Archives municipales et communautaires d'Amiens vous proposent de revenir sur un lieu de villégiature fort prisé dans les années 1960 : le camping de l’étang Saint-Pierre à Amiens. Faisons sa (re)découverte à travers le trésor d’Archives du mois d’août.
28.07.2023
Saviez-vous que le parc Saint-Pierre d'Amiens n’a pas toujours eu sa physionomie actuelle ?
Aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, en pleine reconstruction de la ville, la municipalité souhaite étoffer son offre touristique, en permettant aux vacanciers, souvent de passage dans la capitale Picarde, d’y rester un peu plus longtemps en séjournant à moindre coût. C’est ainsi que germe l’idée de la création d’un camping municipal.
Les sites avec du potentiel ne manquant pas, c’est naturellement au cœur des hortillonnages, véritable poumons verts de la ville, que le camping va voir le jour. L’emplacement choisi se situe entre la rive nord de l’étang Saint-Pierre et les jardins de la rue Eloi Morel, entre la résidence Suzanne Filachet à l’ouest et les terrains de tennis au sud du plan d’eau.
Le 24 juin 1956, jour de la fête du saint patron d'Amiens, le camping municipal de l’étang Saint-Pierre est inauguré. De nombreuses festivités sont au programme : concours de pétanque, tournoi de tennis, course de modèles réduits de bateaux sur l’étang, projection de films en plein-air, feu de camp et animation musicale…
Belges, Hollandais, Britanniques ou Allemands, beaucoup de touristes étrangers fréquentent le camping pour découvrir la ville et la région. Des groupes d’enfants viennent aussi y séjourner, dans le cadre des fameuses colonies de vacances (le site compte aussi une auberge de jeunesse). Des habitants de la Somme, voire d'Amiens, viennent également y passer quelques jours de quiétude dans la verdure. La proximité de la piscine de l’Ile aux fagots est aussi l’occasion pour les enfants des campeurs d’apprendre à nager en toute sécurité.
Le camping est équipé de toutes les commodités : blocs sanitaires avec douches, lavabos et WC, espace avec éviers pour laver la vaisselle et le linge, terrains de jeux, électricité pour les caravanes… Il sera noté « camping 2 étoiles » en 1970.
Pour développer la notoriété du camping, plusieurs campagnes de publicité sont élaborées. Dans les années 1960, une plaquette de présentation est envisagée. Notre trésor d’archives du mois d’août est un projet de dépliant, mettant en avant les atouts du camping d'Amiens, en l’illustrant de plusieurs clichés. Ce document permet de comprendre comment étaient élaborées les campagnes locales de promotion publicitaire, alors que le développement du tourisme est en plein essor pendant la période faste des « Trente Glorieuses ».
En déclin à partir de la fin des années 1980, le camping sera fermé et les installations seront démolies en 1991. Un projet de restructuration de grande ampleur pour le parc voit le jour : l’œuvre de la paysagiste Jacqueline Osty, qui donne au lieu sa configuration actuelle.
Le document :
Cote archives : 1R20/86
Technique : collages sur papier carton
Date : entre 1956 et 1961
Format : A5
Condition d’entrée dans les fonds : versement
Conditions de conservation : conditionné en pochette et boite de conservation
Description : projet de dépliant publicitaire recto-verso, comportant du texte manuscrit mettant en avant les atouts du camping d'Amiens, illustré de plusieurs collages de photographies (piscine de l’Ile aux fagots, cathédrale, auberge de jeunesse…) et d’un plan de situation.
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