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Le parc zoologique fête ses 70 ans, autant dire toute une vie mais aussi toute une histoire :
Entre un concept d’origine basé sur le divertissement, et une évolution radicale vers la préservation des espèces via 3 piliers fondamentaux « conservation, sensibilisation, recherche ». Retour sur l’histoire du Zoo d’Amiens de ses origines jusqu’à nos jours.

Entrée du Parc Zoologique, côté Hotoie, vers 1970. © Archives municipales et communautaires d'Amiens, 11Fi2.7.1_001
Entrée du Parc Zoologique, côté Hotoie, vers 1970.

02.06.2022

La légende veut que Marie de la Hotoie donne un terrain à la ville d’Amiens pour égayer la jeunesse. Une chose est sûre, le terrain devient un véritable parc public en 1678 avec une allée centrale de 800m de long située en plein marais. Au XVIIIe siècle le parc s’agrandit sur les terres de Renancourt et se transforme : bassin rond, cascades et sculptures de pierre, aménagements paysagers avec de larges allées propices aux exercices militaires. La perspective est un enjeu crucial de cette composition. Au XIXe siècle, apparaissent les bassins nautiques qui deviennent lieux de patinoires à la saison hivernale.

En 1882, le jardin botanique de la Petite Hotoie ouvre ses portes, à côté des plans d’eaux de la Grande Hotoie. Après la guerre, faute de moyen, le jardin n’est plus entretenu et laissé à l’abandon.

En 1949, Maurice Vast, Maire d’Amiens, envisage de réaménager le site. Au sortir de la guerre, dans une ville en pleine reconstruction, le Maire souhaite en effet donner un peu de plaisir et de distraction aux amiénois. Il faut dire que le lieu choisi est idéal, cerné par le cours d’eau de la rivière la Selle, contigüe au parc de la Hotoie et de l’ancienne laiterie Le Pavillon Bleu devenue un fameux restaurant. Le principe de la promenade est alors repris avec l’aménagement de grandes allées arborées mais avec en plus, la présentation d’animaux prêtés par le zoo de Vincennes et le parc de Clères. Le 22 mai 1952 le « jardin zoologique » ouvre officiellement ses portes au public lors de la foire commerciale de Picardie. Il est alors comparé aux autres zoos français de grande renommée tels que Strasbourg, Lyon ou Mulhouse.

Les années 1970 marquent un véritable tournant dans l’histoire du parc (devenu parc zoologique municipal en 1973), notamment sous l’impulsion du Directeur de l’époque Christian Hovette, ornithologue, chercheur et auteur d’une thèse sur la problématique du saturnisme chez les canards de Camargue. Les surfaces dédiées aux animaux sont repensées et les cages laissent place aux parcelles clôturées. La nécessité de végétaliser les enclos apparaît car elle recrée en partie un environnement proche de l’habitat naturel mais sert aussi d’abri face aux aléas climatiques et la venue de visiteurs. L’objectif est de favoriser le bien-être, inciter à la reproduction et intrinsèquement la survie des espèces menacées.

Parmi les aménagements notables des années 1990, citons la construction d’un bassin pour les otaries de 1200m3 et les îlots des primates. Plus récemment, la création de zones continentales réparties par thématiques. D’une surface de 6,5 hectares en 1992, celle-ci atteindra 8 hectares d’ici 2024. Fort de sa renommée, le zoo d’Amiens a ainsi pu accueillir et sensibiliser 7 500 visiteurs en 1993 contre plus de 190 000 en 2021. L’objectif est de faire prendre conscience des spécificités propres à chaque espèce, de leur fragilité notamment vis-à-vis de la reproduction et des moyens mis en œuvre pour perpétuer les espèces menacées d’extinction en milieu naturel. La mise en place d’ateliers pédagogiques auprès des animaux ou encore la visite des coulisses du parc y participent grandement.

Depuis 2003, le parc zoologique d’Amiens est membre de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums). L’association permet la coopération entre les parcs et dicte un code éthique pour les aménagements et les soins apportés aux animaux. Le Zoo d’Amiens est également membre
de la CEPA (Conservation des Espèces et des Populations Animales) qui sauve de l’extinction des espèces oubliées. Enfin, des accords internationaux existent entre les parcs zoologiques : plus aucun achat ou prélèvement dans le milieu naturel n’est autorisé, la population animale des parcs zoologiques est uniquement issue de la reproduction des espèces en milieu captif. Loin des exhibitions du XIXe siècle, les zoos du XXIe siècle axent désormais leurs objectifs sur la préservation des espèces, la recherche et la sensibilisation.

 

Le document :

Cote archives : 11Fi2.7.1_001

Technique : photographie en noir et blanc

Auteur : Ville d’Amiens, vers 1970, entrée dans les fonds 1998

Conditions de conservation : conservé dans un classeur en magasin d’archives.

Description : Entrée du Parc Zoologique, côté Hotoie, vers 1970.

Trésor d'Archives, juin 2022