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Fouille archéologique de Dury chemin des Foulons

Fouille archéologique de Dury chemin des Foulons villa romaine

villa romaine de Dury © SAAM
fondations en craie de la villa romaine de Dury

27.08.2019

Faisant suite au diagnostic réalisé en juillet 2015, sur les 3 ha prévus pour accueillir la clinique  psychiatrique, par le service archéologie préventive d’Amiens Métropole, la fouille prescrite par le Service régional d’Archéologie des Hauts-de-France, a été entrepris sur un peu plus d’1ha, à l’arrière de l’actuel hôpital de jour en octobre-novembre 2015.

Il s’agit de plusieurs bâtiments appartenant à une probable villa suburbaine édifiée au milieu du Ier siècle de notre ère même si quelques éléments laissent penser qu’une occupation diffuse était présente dès le début du Ier siècle. Cet établissement rural s’installe lorsque la ville de Samarobriva se met en place.

La fouille étant partielle, le bâtiment devait s’étendre vers l’est afin de s’approcher de l’axe Beauvais – Amiens.

Malgré le peu de matériel recueilli, principalement céramique - lié à un arasement très important du site- une mise en place dans la seconde moitié du Ier siècle peut être avancée. Cette phase comprendrait la construction d’un premier bâtiment standardisé de 20 m de côté , construit sur fondation de craie tassée, à salle centrale et deux pavillons encadrant un porche, interprété traditionnellement comme une grange, mais qui pourrait être le premier bâtiment résidentiel de la villa. Un autre bâtiment est construit au début du IIe siècle, également en fondation de craie tassée. Il s’insère dans un enclos fossoyé doublé d’un mur d’enclos trapézoïdal de 70 m de large, Ce bâtiment est linéaire et se développe sur au moins 60 x 14 m avec des couloirs et une cave. Après son abandon, un nouveau bâtiment est construit, au même emplacement, avec le même type de fondation (bâtiment 2). Ce bâtiment édifié à la fin IIe-début IIIe siècle présente un plan linéaire tripartite de 18,25 x 7,95 m ainsi qu’une cave et un pavillon d’angle. Il est agrandi par une adjonction rapide, au plan quadripartite, directement accolée au pignon nord du bâtiment 2 (15,50 x 9,10 m) et l’installation d’une nouvelle cave au milieu du IIIe siècle, avant son abandon. Seule une structure, liée à l’exploitation d’une veine d’argile a livré des éléments du IVe siècle. Les caves de ces bâtiments sont les éléments ayant livré le plus d’information. La première avait probablement un sol planchéié. La seconde comporte des encoches pour la mise en place de vase de stockage et a livré les restes de travail de la pierre avec des blocs en cours de taille et un ciseau à bois. La dernière, de construction, la plus soignée, est à demi-enterrée. L’abandon définitif du site est datable du milieu du IVe siècle.

 

L’ensemble des bâtiments est orienté sud-ouest/nord-est. Des éléments de comparaisons locaux concordent pour identifier cet ensemble recouverts, à l’est, par les constructions contemporaines avoisinantes, à un bâtiment résidentiel de villa placé au centre d’un mur d’enclos trapézoïdal se développant vers l’est, vers la voie romaine Amiens –Beauvais distante de 150 m. Son développement est précoce, comme celui de la villa voisine de Renancourt à Amiens. Cette villa s’insère dans le maillage de villae bien mis en évidence dans l’Amiénois.