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Le 24 septembre, la braderie des bibliothèques investit Louis-Aragon. Avant cela, il a fallu que les bibliothécaires “désherbent”. Explications.

Avant la braderie, le désherbage  © Sébastien Coquille / Amiens Métropole
La première étape du désherbage se fait dans les rayons.
© Sébastien Coquille / Amiens Métropole

21.09.2022

JDA 1022

À la braderie des bibliothèques d’Amiens Métropole, rendez-vous automnal à Louis-Aragon, on retrouve chaque année tout ce dont le réseau se sépare : livres, CD, revues... Enfin, presque. Les DVD ne peuvent être revendus pour des raisons de droits. Et certains documents passent directement au pilon, à la benne. D’autres sont confiés à des structures spécialisées dans le circuit du livre. Suite à la loi Robert de décembre 2021, le don direct à des associations, comme chez nous le Cardan, l’Acip ou l’Irfa, s’avère également possible – un travail en cours. Désherber, dans le jargon des bibliothèques, c’est opérer ce tri.

Coller à l’air du temps

Arrivent au pilon « les livres abîmés, crayonnés, aux pages arrachées », résume Sandrine Meszaros, responsable du service jeunesse à Louis-Aragon. Quid des autres ? « On regarde leur fréquence de sortie ou la date du dernier emprunt, et on se sert de la méthode IOUPI (lire ci-contre, ndlr) », expose Myriam Lamérant-Rouya, responsable action culturelle du réseau. Les rayons doivent bien sûr contenir des évidences : « Il faut donner envie de lire les classiques, et les couvertures comptent, même si le contenu, lui, est éternel », précise Sandrine Meszaros. Des Fleurs du mal peuvent donc se faner, elles seront remplacées. Le renouvellement des collections doit, de son côté, coller à l’air du temps. Hors section patrimoniale, les lieux n’ont pas vocation de conservation, contrairement à la BnF. « Il y a eu plein de biographies de Marie-Antoinette au moment de la sortie du film de Sofia Coppola, illustre Myriam Lamérant-Rouya. Restent-elles nécessaires quinze ans plus tard ? » Inversement, côté achats, il s’agit de suivre « l’explosion des mangas, des livres sur le bien-être, des BD jeunesse sur le féminisme ». Mais « la place n’étant pas extensible, Il faut faire des choix, concluent les deux responsables. Il s’agit d’un travail raisonné. On ne fait pas “pif paf pouf”, nous sommes des passeurs de culture. Chaque acquisition est importante ».

Jean-Christophe Fouquet

 

Braderie des bibliothèques

Le 24 septembre, de 13h à 18h

Bibliothèque Louis-Aragon

(50, rue de la République)

 

IOUPI, c’est le tri !

Pour désherber, on utilise notamment la méthode IOUPI : I comme incorrect (contenu invalidé), O comme ordinaire (ne résiste pas au temps), U comme usé (direction le pilon), P comme périmé (qui veut Word 97 pour les nuls ?) et I comme inadéquat (aurait sa place ailleurs).

 

15 000

Livres, CD ou magazines seront en vente le 24 septembre à Louis-Aragon, soit environ 3 % du fonds. Dont, cette année, des ouvrages de l’Ésad, qui fait partie du réseau des bibliothèques.