Christophe Pelissier : « Gravé à vie »
Reims, 19 mai 2017. Au bout de la nuit et du pied droit de Manu Bourgaud, l’ASC décrochait la Ligue 1. Cinq ans après, le coach qui vient d’y maintenir Lorient se souvient.
18.05.2022
JDA 1014
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole
JDA : Ce 19 mai occupe-t-il une place à part ?
Christophe Pelissier : Évidemment. Cette montée restera gravée à vie. On veut vivre des montées mais avec un tel scénario, cela donne une saveur incroyable. Même en Bretagne, on me parle encore de cette 96e minute. Des gens, qui ne connaissaient pas l’ASC, me racontent avoir été devant leur télé ce soir-là et être comme des fous sur le but.
Quelle image vous revient ?
Sur le dernier coup franc, j’entends le quatrième arbitre à côté de moi dire au central qu’il ne reste que dix secondes... Après, ça relève de l’irrationnel. Le ballon qui circule et qui finit par faire trembler les filets ! On court dans tous les sens, on traverse le terrain. C’est une joie qu’il est difficile d’égaler. Ça donne des frissons d’y repenser.
Vous y avez vraiment cru jusqu’au bout ?
À la causerie, j’avais dit aux joueurs qu’il se passait toujours des choses improbables lors de la dernière journée. On avait déjà su arracher des résultats comme face à Lens où on renverse le match à la 89e et la 92e minutes (victoire 2-1). Il y avait des signes...
Ce but, vous l’avez revu ?
Une fois. Pendant le confinement, BeIN a rediffusé le multiplex de ce 19 mai. Je l’ai regardé dans les conditions du direct. On finit par se dire qu’Amiens ne va pas marquer. Et puis il y a le but... la joie.
Est-ce que vous avez suivi la saison d’Amiens ?
Pas dans le détail. On peut juste être surpris des résultats par rapport au potentiel des joueurs. Mais on peut avoir de belles individualités sans pour autant avoir une équipe.
Propos recueillis par Antoine Caux
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole
« Un moment inégalable »
Luigi Mulazzi, président délégué de l’ASC, tire sa révérence à l’issue de cette saison, toujours habité par ce soir de mai 2017.
« Je me souviens de chaque instant. De mes larmes sur le but, du retour en bus, de la pluie à notre retour à La Licorne. Après, j’avoue, il y a un peu de flou (rires). C’est le plus grand jour du sport amiénois, un moment inégalable. Comme dirait l’autre, après ça, on pouvait mourir tranquille. »