Hôtellerie : place à l’embellie

Troisième du vote organisé en début d’année par le site European Best destinations derrière la capitale slovène Ljubljana et la station balnéaire espagnole Marbella. Quatrième ville française dans le dernier palmarès de l’Observatoire des villes vertes. Amiens sait surfer sur ces classements flatteurs alors que, après deux années de faible fréquentation due au Covid, l’heure est à la reprise touristique. On a d’ailleurs enregistré un pic de 100 % de fréquentation des hôtels le week-end de l’Ascension à Amiens (dont 19 % de clientèle étrangère). « Ça n’était plus arrivé depuis très longtemps, se félicite Paul Éric Dècle, le vice-président d’Amiens Métropole délégué au tourisme.
Le Covid a modifié la manière de voyager avec des réservations de dernière minute plus ou moins proches de chez soi. Cela nous encourage à continuer de promouvoir la destination Amiens aux niveaux national et international en nous adaptant à cette nouvelle pratique. »

Anticiper les JO 2024

Et l’élu d’assurer que « l’offre hôtelière saura suivre ».
D’autant que les JO 2024 frappent déjà aux portes des hôtels : « Pour répondre à la demande, nous devons anticiper », confirme Charles Dambrine, président du club hôtelier du Grand Amiens et à la tête du groupe Positive Place à Poulainville.
La reprise des séminaires et congrès dynamise aussi le taux d’occupation. En 2019, 4 200 personnes avaient été hébergées dans ce cadre. 2022 devrait se situer à ce niveau. Une clientèle que cherche à séduire l’office de tourisme d’Amiens Métropole : « Quand cela est possible, nous accompagnons les organisateurs et proposons une offre supplémentaire afin que les congressistes prolongent leur séjour chez nous », explique Pierre-Yves Hurtevent, son nouveau directeur.

Innover pour attirer

Charles Dambrine a constaté que cette formule était attendue par sa clientèle business. L’espace séminaires (Ho-meeting) participe déjà au succès de Positive Place à Poulainville, qui regroupe aussi un hôtel (Kyriad Prestige, un quatre-étoiles de 60 chambres, photo de couverture) et un restaurant (Hippopotamus) à proximité immédiate de l’espace industriel nord. « On a fait complet en mai et juin, affirme Charles Dambrine. Sur l’axe Amiens-Doullens, on répond aux besoins de 700 entreprises. Avec les récents investissements de Goodyear, Unither ou Procter & Gamble, on est vraiment au bon endroit. » Derrière la gare, quartier qui concentre aussi de nombreuses entreprises, le groupe Marriott a transformé fin 2021 l’exCampanile de la rue Paul-Tellier en un Moxy Hotel (trois-étoiles de 109 chambres) en innovant : outre un espace séminaire, il propose ainsi un espace coworking.

Ouverts aux Amiénois

Autre nouveauté : il vise la clientèle locale avec un bar, un restaurant et des animations ouverts sur la ville et à ses habitants. « L’hôtel devient un lieu de vie et de travail, résume Vincent Martin, son directeur. On profite des manifestations comme l’Anzac Day, la grande réderie ou Courir la Jules-Verne. Les congrès, comme celui d’Amnesty International il y a quelques jours, génèrent aussi une forte fréquentation. Nous allons organiser des événements comme des concerts pour habituer les Amiénois à venir. » Même volonté d’ouverture du côté du tout récent The Originals Boutique (trois étoiles, 125 chambres, photo) à Intercampus, avenue Valéry-Giscard-d’Estaing. Une structure hôtelière en lien avec l’hôpital tout proche : « Le premier produit du genre en France, également ouvert aux habitants », souligne son directeur Fabrice Colomba. Son offre multiproduit intégrera « une salle de fitness en juillet et un restaurant Bistrot Régent en août. Un projet de crèche est aussi étudié ». Décidément, à l’hôtel, on trouve bien plus que des chambres…

Ingrid Lemaire