L’industrie se reconstruit

 Alain Gest : La situation s’améliore. Entre 2015 et 2021, nous avons rattrapé un point de chômage par rapport à la moyenne nationale. Il en reste un. L’objectif de notre Pacte pour l’emploi et l’innovation est de le rattraper. L’industrie joue un rôle : Procter & Gamble, c’est 1 100 personnes, des sous-traitants, et cela alimente les services.

 

D’où vient cette embellie ?

 D’actions économiques, de soutien à des projets, d’aménagements. Il n’y a pas de hasard. Nous avons gagné des dossiers contre d’autres territoires. Par des contacts, des coups de fils, de la confiance. Nous recollons au peloton des agglomérations attractives, qui donnent envie. Nous avons beaucoup de dispositifs d’aide aux entreprises petites ou grosses. À chaque conseil d’Amiens Métropole, par exemple, des subventions sont votées aux TPE / PME.

 

D’autres facteurs ?

 Nous accompagnons les entreprises vers l’industrie du futur. En termes de recherche, d’innovation, d’incubateurs, de pépinières, nous sommes équipés. D’où l’essor de startups comme Sarus (lire ici l’article du JDA #985, ndlr). Autre sujet : les ressources humaines, l’adaptation des emplois. La Mission locale fait un bon boulot tout comme d’autres partenaires, par exemple la Région avec Proch’emploi, dont nous sommes le relais local. On aide les entreprises à déterminer leurs besoins, à trouver des financements.

 

Quelles sont les bonnes nouvelles ?

 D’abord, l’arrivée de Ÿnsect (lire ici l’article du JDA #981, ndlr), dont le site s’achève à Poulainville. On attendait 60 emplois. Cela devrait être bien plus, dans un secteur d’avenir. Il y a aussi la reprise d’Ajinomoto par Metex (lire ici l’article du JDA #995, ndlr) à l’espace industriel nord. Cette jeune entreprise française se dote d’outils industriels pour exploiter sa technologie. Il y a également Unither et ses unidoses de vaccins, soit 200 emplois avec l’aide de l’État (lire ici l’article du JDA #998, ndlr).

 

L’action publique est nécessaire ?

 Oui, par exemple pour Valeo, que l’on a aidé à gagner un marché important pour la révolution automobile : boîtes automatiques, moteurs hybrides (lire ici l’article du JDA #967, ndlr). Quant aux pneumatiques, nous avons toujours voulu y croire. Goodyear (ex-Dunlop, ndlr) a annoncé 150 M€ d’investissement (lire ici l’article du JDA #1008, ndlr). L’usine va être la plus moderne d’Europe, avec plan de formation et moins de pénibilité. Nous avons travaillé avec la Région et l’État depuis un an. La subvention de 44 M€ de l’État est une formidable nouvelle.

 

Pourquoi aider l’industrie ?

 Un emploi industriel, c’est trois emplois induits. Sans parler des ressources fiscales. Enfin, l’industrie contribue à la recherche d’indépendance de la France. Nous menons une étude avec la Banque des territoires pour un panorama de l’industrie locale. Les résultats devraient tomber à l’automne. Cela aboutira à un plan industriel métropolitain, qui nécessitera un foncier suffisant.

Propos recueillis par Jean-Christophe Fouquet

 

8 280

C’était, au deuxième trimestre 2021, le nombre de salariés du secteur de l’industrie à Amiens Métropole. Soit 13,8 % du total des salariés (hors intérim, sources : Insee et Urssaf). La collectivité est intégrée au dispositif Territoires d’industrie.

 

Le chômage à la baisse

(Zone d’emploi d’Amiens. Sources : Insee,
 Pôle Emploi et Dares)

2018 11 %

2019 10,7 %

2020 9,3 %

2021 8,8 %

 

Les principales aides aux entreprises

Il y a l’aide à l’immobilier, obtenue sous réserve de la création d’au moins cinq emplois en équivalent temps plein et en CDI. Il y a l’aide à la 
création d’emploi, pour ceux qui n’ont pas de projet immobilier (à partir de neuf emplois créés). Il y a l’aide aux entreprises de moins de dix 
salariés pour investissement de matériel neuf d’au moins 3 000 €. Et il y en a d’autres, toutes sous critères d’obtention et sur analyse de dossier. Chaque année, Amiens Métropole consacre environ 500 000 € à soutenir des projets. Dans 
certains cas exceptionnels, 
comme ceux qui devraient 
inverser la courbe de l’emploi
 industriel dans les mois et années à
 venir (Valeo, etc.), d’autres mesures
 peuvent être prises. Pour Ÿnsect, une 
aide de 7 000 € par emploi créé a ainsi été
 adoptée. Amiens Métropole se met au service 
des entreprises et travaille de concert avec la Région, chef de file en matière de développement économique.

Direction du développement économique d’Amiens Métropole : 03 22 97 15 86

© Laurent Rousselin / Amiens Métropole

 

Rendez-vous avec son avenir

Des opportunités dans 
le BTP, l’industrie, les transports, la logistique, l’hôtellerie, la restauration, les services à la personne, les métiers en uniforme... Le Forum du recrutement et de l’alternance revient le 12 mai au Zénith. Proposé par la Mission locale insertion formation emploi du Grand Amiénois, ce rendez-vous avait l’an 
passé donné de la visibilité à quelque 1 200 postes, attiré près de 1 600 visiteurs et établi plus 
de 4 000 connexions professionnelles. Cette année, une centaine de recruteurs seront présents. Des rencontres qui peuvent changer la donne.

Ingrid Lemaire

 

Forum du recrutement
 et de l’alternance


Le 12 mai, de 10h à 17h, au Zénith mlifega.fr – 03 22 50 04 50

© Getty Images 

 

Nouveaux Amiénois : bienvenue chez vous

Recruter des collaborateurs extérieurs à Amiens, c’est bien.
 Les aider à s’installer, c’est encore mieux. C’est ce que permet le service Accueil-mobilité cofinancé par Amiens Métropole et la CCI.

© Photomontage : Amiens Métropole et Getty Images

 

Être muté ou recruté dans une ville que l’on ne connaît pas peut vite relever du parcours du combattant : quel logement, quel quartier ? quelle crèche, quelle école pour les enfants ? quelles activités, quel emploi pour le conjoint ? Pour répondre aux questions de ceux que l’on appelle les nouveaux arrivants, Amiens Métropole et la Chambre de commerce et d’industrie leur proposent depuis 1993 un accompagnement gratuit. Près de trente ans plus tard, ce service, dénommé Accueil-mobilité, s’offre un nouveau logo, une marque – S’installer à Amiens – et un site Internet (s-installer-a-amiens.com). Une montée en gamme méritée : « On constate régulièrement son efficacité, assure Alain Gest, le président d’Amiens Métropole. Lorsque l’on arrive dans une ville, on a besoin de conseils concrets et efficaces ». C’est pourquoi, dédié à ses débuts aux cadres, « le service est aujourd’hui ouvert à tous les salariés. Il aide même les entreprises dans leurs recrutements », complète Fany Ruin, la présidente de la CCI Amiens-Picardie.

 

Organiser le quotidien

Cadre chez Goodyear, Elvis Gomez a débarqué de Montluçon (Allier) avec femme et enfants à l’été 2021. Avant même son arrivée, il a été dirigé par son employeur vers le service Accueil-mobilité. « Il a sélectionné des logements, organisé les visites. Puis on a cherché les écoles, un travail pour ma conjointe... » Sa femme Carole confirme : « On a trouvé tout de suite, ça a été un soulagement ». Elle a même participé à des sorties, idéales pour se tisser un réseau et bénéficié d’un accompagnement pour sa reconversion. Phénomène post-Covid : « Nous avons de plus en plus de demandes de télétravailleurs qui souhaitent s’installer ici », remarque Béatrice de Villeneuve, la responsable du service. Une bonne nouvelle pour les entreprises et le territoire.

Ingrid Lemaire

s-installer-a-amiens.com

 

300

C’est le nombre de personnes accompagnées en 2021 pour faciliter leur installation sur le territoire. 70 conjoints l’ont également été dans
 leur recherche d’emploi.