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Le 29 juin, à l’occasion du Feu de la Saint-Jean, Pissy célébrera son jumelage avec Ulaan-Uul. Son maire, Laurent Vindevogel, nous raconte son coup de foudre pour cette commune du nord-ouest de la Mongolie.

Jumelage Pissy - Ulaan-Uul 1 © DR
Poignée de main entre Laurent Vindevogel, maire de Pissy et Norov Batbayar, gouverneur d'Ulaan-Uul.

25.06.2024

Pissy, 291 âmes, fêtera en musique l’entrée dans l’été, avec le traditionnel Feu de la Saint-Jean (lire encadré) le 29 juin. Un chaleureux rassemblement propice à la célébration d’une nouvelle amitié. Le village officialisera son jumelage avec Ulaan-Uul, ville du nord-ouest de la Mongolie, dans la province de Kövsghöl. Une relation très longue distance (11 000 km) qui réjouit son maire, Laurent Vindevogel, « tombé amoureux de ce pays ».

Jumelage Pissy Ulaan-Uul 2 © DR
Laurent Vindevogel, maire de Pissy, et Naara, traductrice, qui l'a accueilli lors de son voyage.

Un voyage initiatique

La première rencontre, repoussée deux fois pour cause de pandémie, a eu lieu en juin 2022. « Je pars en vacances tous les quinze ans, sourit le premier édile, éleveur et producteur à La Ferme de tante Lucie. Dans mon métier, les congés…» C’est en voyant le film de Fabienne Berthaud, Un monde plus grand, adapté du livre autobiographique de Corine Sombrun, Mon initiation chez les chamanes : une Parisienne en Mongolie, que Laurent Vindevogel a choisi cette destination. « À Lyon, j’ai trouvé une agence qui m’a permis de planifier le même circuit. Je suis parti quinze jours. Dès mon arrivée, j’ai été accueilli par Naara, traductrice, qui jouait d’ailleurs son propre rôle dans le film. »

« Un côté appel de la forêt »

Coup de foudre. « Là-bas, j’y ai rencontré toute cette humanité qui m’anime. Le peuple mongol est un peuple incroyable qui m’a vraiment transporté. Ils sont trois millions, dont près de 30 % de nomades, sur un pays qui fait trois fois la France. Il y a 75 millions d’animaux. Les liens avec la nature sont forcément très forts. Et ils la respectent. Il y a comme un côté appel de la forêt quand on part là-bas. » Dépaysement total donc. Pertes de repères aussi. Et de petites déconvenues touristiques, sans lesquelles les voyages perdraient de leur charme !

Jumelage Pissy Ulaan-Uul 3 © DR
Province de Khövsgöl
Jumelage Pissy Ulaan-Uul 4 © DR
Campement de yourtes

Des moments insolites

Lors du premier séjour, le groupe passe par la région du lac blanc – Tsagaan Nuur –. Une quinzaine de yourtes étaient installées sur un plateau surplombant « cet énorme lac » à 120 km de la Sibérie et 100 km du dernier peuple de Tsaatan – des éleveurs de rennes nomades qui vivent dans les forêts proches du lac Khövsgöl. « On a commencé à se sentir tout bizarre…, raconte Laurent Vindevogel. Et puis on a vu de vieilles dames qui remontaient de l’eau du lac pour nous faire la cuisine. On mangeait du mouton matin, midi et soir… Ça devenait difficile pour nos estomacs d’Européens. » Avec un petit groupe, il décide de partir à 40 km de là, dans la ville d’Ulaan-Uul, commune de 4 000 habitants, en quête de bouteilles d’eau. « Dans une petite épicerie, on est tombé sur quelqu’un qui vendait du yack. Moi, je vends de la viande dans ma ferme. Et me voilà au milieu de l’épicerie en train de découper des côtes-à-l’os et des faux-filets… On a acheté une plancha pour cuire tout ça sur le campement et on s’est régalé. »

Sens de l’accueil

Deux jours avant, le groupe de touristes s’était aventuré dans une fête traditionnelle – le naadam. « Dans une grande salle, avec que des éleveurs… Chacun avait apporté quelque chose à partager. Une femme au micro s’est mise à chanter, puis une autre, puis tout un orchestre. Tout le monde s’est mis à danser… Nous, on était encore dans l’esprit des gestes barrière, on était les premiers visiteurs de l’après-Covid. Ils nous ont invités à danser avec eux. Ils sont dans la spontanéité et j’aime ça. Moi, je vis dans le présent à 100 %. »

L'ambassadeur originaire d’Abbeville

Chamboulé par ce premier séjour, Laurent Vindevogel s’est vite imaginé y retourner, mais en hiver, cette fois, pour confirmer ce qu’il avait ressenti. « J’y ai passé trois semaines et demie l’an dernier, par – 40° ! » Un autre choc et d’autres aventures : « On a roulé sur un lac gelé… ». Ce voyage avait aussi pour but de rencontrer le gouverneur d’Ulaan-Ull, Norov Batbayar, et l’ambassadeur de France, Sébastien Surun, à Oulan-Bator, la capitale. « Et là, autre surprise : il est originaire d’Abbeville ! » Le jumelage a commencé à prendre forme. « J’aurais pu choisir une ville d’Allemagne, cela aurait été intéressant pour la langue mais nos deux pays sont régis par les mêmes directives, les mêmes lois. Là, c’est une manière de découvrir une façon différente d’être sur Terre. »

Jumelage Pissy Ulaan-Uul 5 © DR
Paysage hivernal en Mongolie.
Jumelage Pissy Ulaan-Uul 6 © DR
Ulaan-Uul

D’autres voyages prévus

La Mongolie, avec cette « culture de Gengis Kahn très importante », le bouddhisme, ce sens de l’accueil, les liens avec la nature, ses coutumes et sa langue différentes, ont séduit l’agriculteur pisséen. « Tout le conseil municipal est derrière moi, sourit-il. En septembre le gouverneur d’Ulaan-Uul viendra en vacances chez moi pour finaliser la charte de l’amitié entre nos deux communes. Je lui remettrai une plaque avec Pissy écrit en mongol pour qu’il l’emporte dans ses valises. J’ai aussi envie de leur transmettre quelques petites choses. J’ai déjà prévu d’y retourner en fin d’année. Et certains habitants de la commune sont également partants ! » De belles histoires en perspective…

                                                                                                         Coline Bergeon

Tengerton pour sceller le jumelage

À Pissy, la soirée du Feu de la Saint-Jean démarrera le 29 juin à 18h30, rue de la Vallée. Le groupe de musique pop rock Alea jouera en première partie de Tengerton. « J’ai réussi à dégoter ce groupe de musique traditionnelle, se réjouit Laurent Vindevogel. J’ai assisté à l’un de leurs concerts au musée Guimet à Paris. J’ai trouvé leur relation au public incroyable. Ils partagent et expliquent leur culture. » Cet ensemble mongol né en 2023 est un quatuor à cordes réunissant quatre générations (https://www.facebook.com/tengerton/). Il joue un répertoire original imprégné du patrimoine des chants traditionnels mongols et improvise sur des instruments typiques, que ses membres ont parfois fabriqués eux-mêmes. Une affiche idéale donc pour célébrer ce nouveau jumelage entre Pissy et Ulaan-Uul.

 

Feu de la Saint-Jean, le 29 juin, dès 18h30 à Pissy

Trois heures de concert, allumage du feu à 22h30, buvette et restauration

Infos et rés. : https://mairie-de-pissy.s2.yapla.com/fr/