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Jean Dampt, La Fin du rêve, 1889 © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie

Jean Dampt, "La Fin du rêve"

Jean Dampt, La Fin du rêve, 1889 © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie

Jean Dampt (Venarey-les-Laumes, 1854 - Dijon, 1945)

La Fin du rêve

1889

Marbre et bronze doré
H. 134 cm ; l. 66 cm ; P. 70 cm
Inv. M.P.2004.17.225
Envoi de l’État, 1893 ; transfert de propriété, 2004

 

Quoique formé de façon traditionnelle, Jean Dampt contribue de façon décisive au décloisonnement des arts et à la diversification du champ traditionnel de la sculpture à la fin du XIXe siècle. Fils d’un ébéniste, il étudie à l’École des beaux-arts de Dijon puis, en 1874, sous la direction de François Jouffroy et Paul Dubois, à l’École des beaux-arts de Paris. Il débute au Salon de la Société des artistes français de 1876 et obtient le deuxième prix de Rome en sculpture en 1877. Remarquable artisan, Dampt se distingue par son aisance à passer d’un matériau à l’autre : il travaille ainsi le marbre, le bronze, mais aussi l’or, l’argent et l’ivoire, et conçoit même bijoux et meubles. Il est en cela particulièrement représentatif de la réflexion et de la dynamique qui irriguent certains cercles, favorables au décloisonnement des techniques. Il participe ainsi au groupe « Les Cinq », qui devient « L’art dans tout » : avec Alexandre Charpentier, Félix Albert Anthyme Aubert, Henry Nocq, Charles Plumet et François-Rupert Carabin, il contribue au développement de l’esthétique Art nouveau en France.

Aimant à jouer avec les matériaux, qu’ils soient traditionnels ou non, il n’est en outre pas rare qu’il combine plusieurs matières dans une seule sculpture, avec une virtuosité remarquée. En 1889, l’État commande à Jean Dampt la version en marbre d’un plâtre présenté au Salon, figurant une jeune fille abattue dont on devine qu’elle a le cœur brisé. Si le personnage principal est réalisé en marbre, il choisit le bronze doré, plus léger, plus vibrant sous la lumière, pour représenter la chimère dorée aux ailes éployées qui s’envole, emportant à n’en pas douter ses rêves d’amour. Le lys à la tige cassée tout comme l’angelot qui semble bander son arc soulignent l’idée d’un amour déçu. Teintée de mystère, cette composition reflète de plus les liens noués par Dampt avec certains représentants fameux du symbolisme, tel le peintre Carlos Schwabe. 

Figure emblématique du mouvement, Joséphin Peladan écrit : « Dampt doit être considéré comme un des plus nobles artistes de ce temps : à un savoir considérable, il joint une conscience extrême et une véritable volonté de l’idéal. »

L.D.